Le Premier Chef de Gespeg

Léon Jeannotte a été le premier Chef de Gespeg. Il a accompli de nombreuses choses pour améliorer sa communauté et aider les gens. Voici son histoire telle que racontée par son épouse, Béatrice Coffin.

Il n’était pas facile d’être Indien, en ce temps-là. Les Mi’gmaq de Gespeg ne voulaient pas admettre qu’ils étaient Indiens de peur d’en souffrir les conséquences auprès des non- autochtones. En ce temps-là, le gouvernement confiait à des non-autochtones la tâche d’agir à titre d’agent des Indiens. Ces personnes étaient embauchées pour aider les Indiens à obtenir certaines nécessités de la vie comme la nourriture, des couvertures, etc. Béatrice dit se souvenir d’un agent en particulier qui était très cupide et qui conservait, pour lui, la plupart des choses qui étaient réservées aux Indiens. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui poussait les gens de Gespeg à ne pas faire confiance au gouvernement.
 
Le Chef Jeannotte a été un des premiers à dire ouvertement qu’il était un Mi’gmaq. Son premier défi a été d’informer les autres Mi’gmaq de sa communauté de leur propre identité qu’ils ignoraient. Lorsqu’il a été élu, la communauté n’avait pas beaucoup de traditions autochtones encore vivantes. Celles qui étaient connues provenaient des communautés situées à proximité de Gespeg.
 
Connu sous le nom de William Wysote par les gens de Gespeg, Jack Wysote, de la communauté Mi’gmaq de Listuguj a été un des premiers à informer les membres de Gespeg de leur héritage autochtone. Il passait souvent plusieurs journées à la maison du Chef Jeannotte pour l’aider à faire reconnaître Gespeg en tant que communauté Mi’gmaq.
 
Lorsque le gouvernement fédéral a reconnu Gespeg en tant que communauté Mi’gmaq en 1972, le Chef Jeannotte a dirigé le Conseil de bande à partir de sa résidence. Il était, à la fois, directeur, secrétaire et réceptionniste. Avant d’être enregistré et d’obtenir leur statut d’Indiens du gouvernement, tout Mi’gmaq de Gespeg devaient fournir des preuves à propos de ses ancêtres. Non seulement, le gouvernement avait-il le pouvoir de déterminer qui recevait le statut d’Indien, il contrôlait aussi les terres et qui avait le droit de les obtenir. Les membres n’avaient pas de terres pour se soutenir, ce qui n’a pas changé, encore aujourd’hui. C’était de cette façon que les choses fonctionnaient et personne ne pouvait y changer quoi que ce soit jusqu’au jour où le Chef Jeannotte a été élu. Depuis ce temps, soit après la reconnaissance officielle des gens de Gespeg en tant que Mi’gmaq, les choses ont commencé à s’améliorer.