Personne Ici à Part Toi et Moi

(tel que raconté au feu de George Vicaire  par feu Manny Metallic)

Il y a longtemps, on vivait sur le chemin Dundee. Je prenais un raccourci pour me rendre chez mon oncle Joe Labillois et ma tante Clara Labillois. Habituellement, c’était plus plaisant pour les jeunes, parce qu’il y avait plus de choses à faire là. On pouvait aider à récolter le foin. On avait tellement de plaisir. On allait dans la forêt passer la nuit au chalet, construit par mon oncle.
 
Quand on est un jeune garçon, il n’y a pas grand chose à faire. Parfois, on nous dit, « vous êtes dans les jambes. » Mais, je me rappelle qu’après souper, on m’envoyait aider mon oncle Bernard. Après, j’essuyais la vaisselle et je rangeais un peu. Il y avait un Aîné, George Vicaire, qui avait une façon de raconter des histoires. On s’assoyait autour de lui, pour attendre une bonne histoire. Je me souviens d’une histoire qu’il racontait.
 
Une fois, un non-autochtone a parlé de la dépression des années 1930. Beaucoup de gens erraient, des vagabonds, parce qu’ils n’avaient pas de travail pour gagner leur vie. Un soir froid et humide, un vagabond aperçu une vieille maison. Il s’y est rendu pour trouver hébergement et chaleur. Il n’avait d’autre endroit où se rendre. Lorsqu’il y arriva, la maison avait été abandonnée. Les fenêtres étaient brisées et il y avait à peine une porte. Il se promena à la noirceur et trouva un endroit pour s’asseoir. Pour commencer, il s’est dit : « je vais fumer », et il remplit sa pipe de tabac et se détendit.
 
Ensuite, il desserra ses lacets. Alors qu’il enlevait son premier soulier, il entendit quelqu’un se déplacer à l’étage. Alors qu’il enleva son deuxième soulier, il entendit quelqu’un parler d’une voix fantomatique : « il n’y a personne ici à part toi et moi. » Il répondit : « Oui, mais attend que je remette mes souliers, mon ami. Tu seras seul ici. »