Politique Mi’gmeway: Traditions Politiques Mi’gmaq

Résumé de “Politique Mi’gmeway: traditions politiques Mi’gmaq” d’Alfred Metallic et de Robin Cavanaugh
Préparé pour le Mi’gmawei Mawiomi

Note trad: state of “original nature” Source?

Introduction:
Ce document est le résumé d’un rapport sur les traditions politiques Mi’gmaq, préparé par Alfred Metallic et Robin Cavanaugh. Ce rapport s’attarde principalement aux connaissances traditionnelles et à la façon dont le peuple Mi’gmaq se gouvernait traditionnellement.
En revoyant l’histoire Mi’gmaq, nous pouvons en savoir plus, non seulement sur notre relation au sein de la nation Mi’gmaq, mais aussi les relations avec d’autres nations.
Afin d’examiner la manière de vivre des Mi’gmaq, nous devons voir les idées des base, les croyances et les principes politiques.
Plusieurs personnes croient que les Mi’gmaq devraient revenir à leurs valeurs culturelles traditionnelles. Selon cette croyance, les organisations politiques devraient être érigées selon les valeurs traditionnelles.
Il s’agit là d’un défi. La relation avec le gouvernement colonial a eu un énorme impact sur le peuple Mi’gmaq. Beaucoup d’informations historiques proviennent du point de vue du colonisateur. Les documents coloniaux doivent être considérés, mais les connaissances orales doivent être examinées et respectées également.
La vision Mi’gmaq du monde:
Selon la manière traditionnelle Mi’gmaq de voir le monde, la relation avec le monde qui nous entoure est basée sur la loi spirituelle.
Le comportement des animaux dans la nature et les saisons comme tels étaient étudiés. Les dynamiques naturelles étaient notées, afin de créer un style de vie qui s’accommode à la nature. L’équilibre et l’harmonie retrouvés dans le monde naturel étaient importantes, et devaient être conservés.
Il est important de noter que cette relation à la terre se distingue de celle du colonisateur pour qui la terre devait être possédée, occupée et utilisée à des fins spécifiques.
Les colonisateurs voulaient réclamer la terre des peuples autochtones du Canada. Ainsi, ils devaient justifier le retrait des peuples autochtones de leur terre, et devait en affirmer leur possession.
Les théoriciens de politique en Europe ont tenté de justifier ce vol des terres du peuple Mi’gmaq en déclarant que le peuple Mi’gmaq vivait dans un état « naturel d’origine ». Cette déclaration « naturel d’origine » suppose que le peuple Mi’gmaq n’avait pas développé de société civile avec des droits de propriété fonciers, des lois et un gouvernement.
Avec cette déclaration sur l’état « naturel d’origine », le colonisateur pouvait justifier sa présence en Amérique du Nord en disant qu’il devait civiliser le peuple autochtone, et cultiver la terre.
Dans les descriptions du peuple Mi’gmaq de l’époque, il apparait que les Européens croyaient que le peuple Mi’gmaq errait d’un endroit à l’autre. La description des Européens suggère que le peuple Mi’gmaq n’avait pas le sens de la propriété, et qu’il ne reconnaissait ni les endroits ni l’ordre.
Ils ne reconnaissaient pas le système politique distinct et la façon Mi’gmaq de voir le monde, peut-être qu’ils ne voulaient pas le reconnaître, et ils croyaient qu’il était inférieur à leur façon de voir le monde et à leur système de gouvernance.
Les systèmes de connaissances des Mi’gmaq sont basés sur la notion que le monde est vivant. Ainsi, les traditions politiques Mi’gmaq sont basées sur la relation sacrée avec la Terre mère et avec toute la création.
Les enseignements Mi’gmaq se rapportent souvent à l’histoire de la création et aux membres de la première famille, notamment le soleil, la lune, Kluskap, Grand-mère, Martin, Neveu et Mère. La première famille est responsable d’une bonne partie des enseignements, dont ont besoin les Mi’gmaq pour suivre le bon chemin.
Dans l’histoire de la création, le soleil est créé en premier. Par la suite, nous voyons la description de la naissance de Kluskap. Il est formé de la terre sèche. Un éclair frappe cette terre sèche et elle devient verte. Cette terre verte donne naissance aux animaux, qui à leur tour donnent vie à Kluskap.
Ensuite, le Créateur envoie Nukumi, la grand-mère qui les guide et qui enseigne à Kluskap. Grand-mère a été créée à partir de la pierre et a le don de la connaissance. Sa première leçon est de dire à Kluskap de demander à ses frères et sœurs (les animaux) la permission de les chasser pour survivre.
Le prochain membre de la famille de Kluskap à arriver est son neveu, Netawansum. Netawansum apporte des cadeaux et des enseignements à Kluskap sur le monde sous-marin.
Ensuite est venue la mère de Kluskap, Nikanakanimqusiwsq. Elle a apporté des enseignements sur le cycle de la vie. Elle a aussi apporté l’amour et la couleur au monde. Elle a partagé avec Kluskap des enseignements sur la terre, et des connaissances pour conserver la paix et l’harmonie dans le monde.
Les enseignements de la première famille ont guidé le peuple Mi’gmaq. Des générations de Mi’gmaq ont appris à vivre en harmonie avec le monde qui les entoure. Ils ont appris le respect du monde naturel, à chasser et à pêcher en respectant les animaux. Ils ont appris à cueillir les médecines naturelles, et les cérémonies appropriées.
La connaissance était transmise aux générations par les coutumes, les cérémonies, les histoires, les chansons, les leçons et l’expérience.
Spirtualité:
La spiritualité n’était pas à l’écart de la manière Mi’gmaq de voir le monde. C’était plutôt au cœur de la façon Mi’gmaq de voir le monde et ce sur quoi tout le reste reposait et était entretenu. La spiritualité était la base des enseignements Mi’gmaq, et de la relation avec toute la création.
On croyait que toute vie était faite de corps, d’âme et d’esprits bienveillants qui guidaient les gens vers le bon chemin.
Contrairement aux croyances des colonisateurs, le peuple Mi’gmaq avait une culture complexe et organisée basée sur la spiritualité et la connexion à la terre. Ceci s’exprime non seulement dans notre connaissance traditionnelle, mais aussi dans la littérature historique dont l’objectif était de présenter la culture Mi’gmaq comme étant désorganisée et superstitieuse. 
Lorsque les écrits des Européens sont examinés avec les enseignements Mi’gmaq, ils montrent que la spiritualité était intégrale à la culture Mi’gmaq. La spiritualité définissait les rôles et les responsabilités et montrait l’importance de la vie communautaire et du respect, le respect de la terre, des autres, des ancêtres et de toutes les créatures.
Un partie essentielle du maintient de la paix et de l’harmonie chez les Mi’gmaq se faisait par  les cérémonies. Les cérémonies étaient utilisées non seulement pour enseigner la bonne manière de faire, mais aussi pour guider les interactions au sein des communautés Mi’gmaq et avec les communautés de l’extérieur.
Prenez, par exemple, la cérémonie du calumet. La cérémonie du calumet était pratiquée au début et à la fin des événements importants. On croyait que la cérémonie du calumet mettait les participants dans un bon état positif.
La cérémonie du calumet représentait une invitation à toute la création à voir l’événement. Elle demandait aux esprits qui aident et aux ancêtres de participer et d’offrir conseils.
Parmi les autres cérémonies, on retrouvait l’offre de cadeaux, le jeûne et des cérémonies de levée du soleil. Plusieurs de ces cérémonies enseignaient que toutes les choses ont un esprit, et que toutes les choses sont importantes. Par exemple, la cérémonie était très importante au moment de prendre des médicaments (ou d’autres contributions) de la Terre mère.
Selon la façon Mi’gmaq de voir le monde, on croit que chaque personne vient au monde avec un don unique. Alors, on croit que certaines personnes sont nées avec le don d’un « gros cœur. » Ce don est important, parce qu’il se rapporte à l’apprentissage. On montre aux personnes qui viennent au monde avec ce don d’importants éléments culturels afin qu’ils puissent enseigner aux générations à venir. Aussi, les personnes au « gros cœur » devenaient souvent les leaders des familles et/ou de clans.
Comme vous le voyez, la spiritualité était essentielle et reliée à tous les rôles et responsabilités dans une communauté Mi’gmaq, non seulement dans la vie personnelle d’un être, mais aussi dans toute la communauté. Les cérémonies spirituelles étaient non seulement des outils d’enseignement, mais étaient aussi reliées à toutes les actions et décisions importantes.
Justice:
Dans les communautés Mi’gmaq, il y a plusieurs principes de justice, des principes reliés et tirés de concepts tels l’honneur, le partage, les relations, le pardon, la paix et l’harmonie. Ces idées de justice sont tirées, dans bien des cas, des enseignements de la première famille.
La justice Mi’gmaq était basée sur une approche spirituelle équilibrée. L’objectif était d’établir et de préserver des relations saines et de l’harmonie au sein des communautés.
Le système de justice était basé sur la famille. Les questions d’injustice étaient normalement réglées par le chef de la famille. En tant que membre d’un groupe familial, chaque personne avait des responsabilités envers leur famille, leur communauté et leur nation. Souvent, des problèmes entre familles ou amis pouvaient être réglés rapidement, sans faire grand bruit.
Quant aux problèmes plus graves et répandus, on faisait appel aux Aînés et aux chefs pour le système de justice. On avait l’idée que tout le monde était connecté, alors en faisant du mal aux autres, on se faisait mal et on faisait du mal à la communauté
Si on trouvait qu’une personne avait volé, et que le besoin avait poussé cette personne à voler, alors la famille élargie était critiquée parce qu’elle ne s’était pas bien occupée de cette personne. Dans ces cas, la personne qui avait volé n’était pas punie. Les crimes étaient rares, parce qu’on devait s’occuper de tout le monde. De plus, les personnes ne voulaient pas attirer la honte de la criminalité sur eux, ni sur leur familles.
Toute la communauté avait la responsabilité de conserver la paix et l’équilibre. Dans cette optique, tant le délinquant que la victime avait un rôle dans le processus judiciaire.
Système de famille élargie:
Tout le monde était connecté et les membres de la communauté s’appuyaient l’un sur l’autre pour survivre. Cette notion dépassait la communauté pour atteindre la nature. On considérait que c’était important de prendre soin des animaux et de la médecine.
Cette relation avec toutes les créatures constitue le système de famille élargie et gouverne les relations traditionnelles Mi’gmaq. Voilà pourquoi il est important que les Mi’gmaq se respectent et respectent la nature. Ce respect est exprimé par plusieurs cérémonies.
Cette idée de famille élargie joue également un rôle dans les relations avec les non-Mi’gmaq. Il était important d’établir des ententes sacrées avec les autres peuples avec d’être interconnectés avec eux.
Traités:
En signant des traités avec d’autres nations, le peuple Mi’gmaq, d’une certaine façon, ajoutaient à sa famille élargie. Dans la création, tout le monde était considéré frère et sœur. Les traités aidaient à définir et à guider les relations.
Dans l’histoire de la création, le premier traité a été fait avec les animaux. Le deuxième traité était avec les poissons. À travers ces traités, le peuple Mi’gmaq comprenait sa relation au monde. En plus, ces traités donnaient aux Mi’gmaq la responsabilité de prendre soin de la terre et des eaux.
En protégeant la terre et les eaux, le peuple Mi’gmaq se protégeait, parce que le lien entre la nature et les gens était tellement rapproché.
Les traités, les rituels et les ententes étaient enregistrés avec des ceintures ou rangs de wampums. Les jeunes hommes qui exhibaient suffisamment de connaissances et d’habiletés assumaient les responsabilités en tant que Putus ou Samgoneese et étaient responsables de la diplomatie et de la manutention des ceintures de wampum.
Comme tous les événements de la création, la conclusion d’un traité était soulignée en fumant le calumet.
Conclusion:
Plusieurs aînés et savants autochtones croient que les Mi’gmaq devraient reprendre les enseignements et les valeurs traditionnels Mi’gmaq et les principes du système politique Mi’gmaq. On parle de valeurs telles l’honnêteté, la gentillesse, le partage et l’importance de la communauté. On croit qu’un système de gouvernance basé sur nos connaissances traditionnelles et notre relation à la nature peut créer des relations saines et respectueuses pour les générations à venir. En tant que Mi’gmaq, nous faisons partie d’une grande famille et nous pouvons contribuer nos idées à l’égard de la paix et l’harmonie. Politiquement et spirituellement, il est important de favoriser des relations saines au sein de et à l’extérieur de nos communautés